
Le secret professionnel est une obligation fondamentale pour le commissaire aux comptes, inscrite dans le Code de déontologie de la profession et régie par diverses dispositions légales. Cette obligation est cruciale pour garantir la confiance des entités auditées et des tiers dans les travaux du commissaire aux comptes.
Cadre Légal et Déontologique
Selon l'article L. 822-15 du Code de commerce, les commissaires aux comptes, ainsi que leurs collaborateurs et experts, sont astreints au secret professionnel pour les faits, actes et renseignements dont ils ont pu avoir connaissance à raison de leurs fonctions. Cette obligation est également rappelée à l'article 9 du Code de déontologie, qui stipule que le commissaire aux comptes respecte le secret professionnel auquel la loi le soumet et fait preuve de prudence et de discrétion dans l’utilisation des informations.
Portée du Secret Professionnel
Le secret professionnel couvre tous les faits, actes et renseignements dont le commissaire aux comptes a connaissance du fait d’une mission ou d’une prestation. Peu importe le moyen par lequel ces informations ont été obtenues, qu’elles soient écrites ou orales, et que la mission soit en cours ou terminée. Le dossier de travail du commissaire aux comptes, constitué pour documenter ses diligences, est également couvert par le secret professionnel et ne peut être communiqué à d’autres fins que celles prévues par la loi.
Exceptions et Levée du Secret
La levée du secret professionnel est strictement encadrée par la loi. Par exemple, l'article L. 823-12 du Code de commerce prévoit des cas spécifiques où le commissaire aux comptes peut être délié de son obligation de secret, notamment à l’égard du président du tribunal de commerce ou du tribunal judiciaire dans le cadre des procédures d’alerte. De plus, le commissaire aux comptes peut être amené à révéler des faits délictueux au procureur de la République, conformément à l'article 226-13 du Code pénal.
Prudence et Discrétion
Le commissaire aux comptes doit faire preuve de prudence et de discrétion dans l’utilisation des informations, notamment celles concernant des personnes ou entités auxquelles il ne fournit pas de mission ou de prestation. Cette obligation de discrétion s’étend également aux informations communiquées par les commissaires aux comptes d’entités mises en équivalence pour les besoins de la certification des comptes de l’entité consolidante.
Responsabilité Pénale
Le non-respect du secret professionnel engage la responsabilité pénale du commissaire aux comptes. En effet, la révélation d’une information à caractère secret est punie d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende, selon l'article 226-13 du Code pénal. Cette sanction souligne l’importance de cette obligation et la rigueur avec laquelle elle doit être respectée.
Le secret professionnel est un pilier essentiel de la profession de commissaire aux comptes. Il garantit la confidentialité des informations et renforce la confiance des entités auditées et des tiers dans les travaux du commissaire aux comptes. En respectant cette obligation avec rigueur et précision, le commissaire aux comptes contribue à la crédibilité et à l’intégrité de la profession.
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